Hatespeech – Sans protection contre la violence numérique?

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Hatespeech – Sans protection contre la violence numérique?

Les disputes et les hostilités ne datent pas depuis l’existence d’Internet. Là où les gens se rencontrent, les opinions s’affrontent et suscitent des discussions. Chaque personne a le droit d’exprimer son opinion sans entrave et sans filtre. Par contre il y a des limites.

Le discours de haine est l’expression de la haine par le biais du langage verbal, de textes, d’images ou de vidéos contre des individus ou des groupes, en particulier par l’utilisation d’expressions qui servent à les rabaisser. On parle de manière synonyme de discours de haine, d’incitation à la haine et d’insultes. Les expressions sont souvent de nature raciste, antisémite ou sexiste.

 

Qui est concerné ?

 Selon un nouveau sondage représentatif par Hate Aid et Alfred-Landecker Stiftung (2021, réalisé auprès d’un total de 2000 personnes âgées de 18 à 80 ans dans tous les États membres de l’UE), 91% des jeunes adultes ont déjà été témoins de haine et d’incitation sur Internet à plusieurs reprises. 50% des jeunes adultes de 18 à 35 ans ont même déjà été personnellement victimes de violence numérique (cyberviolence). Selon l’institut des médias du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (étude 2018), 96% des jeunes utilisateurs âgés de 14 à 24 ans ont déjà été confrontés à des propos haineux en ligne (qu’ils en soient eux-mêmes victimes ou qu’ils les lisent passivement). Cela s’explique par le fait que les enfants et les jeunes sont particulièrement actifs sur les réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, YouTube, Tiktok).

 

D’où vient la haine sur le web ?

Les attitudes dévalorisantes sont visibles sur les réseaux. Le psychologue social Andreas Zick parle de misanthropie, un comportement qui discrimine les personnes ou les accable de préjugés, ainsi que les dévalorise parce qu’elles appartiennent à un certain groupe au sein de la société. Cela se montre généralement par la xénophobie ou le racisme, mais aussi par une dévaluation due à la religion (p.ex. discriminations envers les musulmans et les juifs), l’orientation sexuelle ou la dégradation « d’autres » groupes (chômeurs, sans abri). Selon Zick, la cause est généralement un manque d’estime de soi ou la peur que les autres nous prennent quelque chose. En dévalorisant l’autre groupe, on valorise son propre groupe. Zick parle du désir de conserver le pouvoir : « nous » contre « eux ».

D’autres motivations du discours de haine peuvent être la provocation et le test des limites, la compensation de sentiments de frustration et d’infériorité, la peur de perdre sa face, la pression des pairs, les convictions politiques et idéologiques, parfois pour le plaisir probable et le divertissement (Erjavec/Kovacic, 2012 ; Ballaschk et al., 2021).

Ces facteurs sont appelés « push factors », qui représentent ici les aspects motivants qui fournissent la « motivation interne ».

Un autre facteur est ce que l’on appelle la « bulle de filtre » (ou chambre d’echo). Nous suivons plutôt des personnes qui ont des opinions similaires aux nôtres et les algorithmes nous proposent principalement des contenus qui correspondent à nos centres d’intérêts. Il se peut donc que dans notre bulle de filtrage, les opinions se tirent mutuellement vers le haut et se radicalisent. Il manque des réactions réglementaires, également appelées « pull factors ».

La conversation sans image peut plus rapidement inciter à la haine sur le web. D’une part, de nombreux internautes publient des messages anonymes et osent donc se montrer ouvertement haineux. D’autre part, les mimiques, les gestes et la posture de l’interlocuteur ne sont pas reconnaissables sur la toile. Le manque de résonance peut rendre la violence numérique plus inhibitoire.

 

Conséquences des propos haineux – les enfants courent un risque élevé

Le discours de haine blesse, effraie et peut nuire à la santé mentale des personnes concernées. En particulier, les enfants et les adolescents sont déstabilisés. Leur estime de soi est affaiblie. La honte et la peur rendent difficile pour les enfants et les jeunes de demander de l’aide et de s’adresser à une personne de confiance. Les enfants ont peu de compétences médiatiques, ils ne peuvent pas évaluer les dangers potentiels et ne savent pas toujours comment se protéger ou se défendre.

 

Que faire contre le discours de haine ?

La liberté d’expression a des limites. Toute personne a le droit d’exprimer son opinion de manière appropriée, mais pas de commettre du hatespeech. Internet n’est pas non plus un vide sans loi. Le discours de haine est encadré et réglementé par les lois contre la diffamation, la calomnie, l’insulte et la protection de la vie privée.

 

Tout d’abord sauvegarder les preuves (enregistrer une capture d’écran). Les commentaires haineux peuvent être signalés directement à la plate-forme (Facebook, Instagram, …), l’auteur peut être bloqué. La plate-forme peut supprimer ou masquer les commentaires haineux.

 

Les personnes concernées ou les témoins peuvent signaler les propos haineux sur la BEE SECURE Stopline. Des analystes vérifient l’illégalité des contenus et, le cas échéant, les transmettent à la police.

Les personnes directement concernées peuvent déposer une plainte auprès de la police.

Si vous êtes témoin de discours de haine, faites preuve de courage civil. Signalez le discours de haine à la BEE SECURE Stopline. Si vous le souhaitez, vous pouvez également participer à la discussion et tenter de la ramener à un niveau plus objectif. Cependant, le soi-disant « counterspeech » ou travail de persuasion n’est souvent pas utile et risque plutôt d’enflammer la discussion – « don’t feed the troll ». En général, il est important et utile d’examiner les déclarations de manière critique, de démasquer les fake news et de ne pas accepter les affirmations telles quelles ou de les croire immédiatement.

Ne détournez pas le regard, signalez les propos haineux à la BEE SECURE Stopline.

La nouvelle affiche

Nous avons le plaisir de vous présenter notre nouvelle affiche...

Signaler les violences sexuelles contre les enfants

Le 18 octobre 2021, le 2ème bloc de la campagne...